Alexandra, calligraphe : des mots d’amour pour tous les jours !

Fév 13, 2021 | #Rencontres | 0 commentaires

Alexandra est calligraphe à Paris, sous la marque La Plumographe. Dans cette longue interview, elle nous raconte comment elle s’est lancée dans l’entrepreneuriat, à la suite d’un burn-out. Et nous présente sa nouvelle ligne de papeterie, emplie de mots d’amour.

C’est pendant le premier confinement que j’ai fait la connaissance d’Alexandra : elle a participé à l’accompagnement collectif (Re)pense ta stratégie de marque du mois de mai 2020.

« Je me posais alors des questions sur ma marque, explique-t-elle. Notamment comment lui donner de la hauteur et de la visibilité. En quelques jours, ton approche pédagogique a levé des freins et m’a permis d’y voir beaucoup plus clair. »

L’expérience lui permet de définir des objectifs clairs et réalisables. Notamment le développement de sa communauté sur Instagram, la redéfinition de son image de marque et le lancement d’une nouvelle offre : des illustrations calligraphiées & personnalisées.

Pour couronner le tout, Alexandra vient de lancer sa boutique en ligne. L’occasion de l’interviewer plus longuement sur son parcours d’entrepreneuse et sur son travail de calligraphe !

Bonjour Alexandra, peux-tu te présenter et nous parler de ton métier de calligraphe ?

Je suis calligraphe, basée à Paris. Je propose des prestations de calligraphie aux entreprises, et je viens de lancer une ligne de papeterie : affiches et cartes, disponibles sur mon site internet. Ce sont des créations uniques, ou imprimées en séries limitées et numérotées. Chaque unité est personnalisable avec un prénom, ou une petite illustration.

Micro-entrepreneure, je travaille seule, chez moi, à Paris 15, face à un joli parc, ma bouffée d’oxygène ! On peut aussi parfois me croiser chez des clients prestigieux, lorsque je suis en mission de calligraphie, pour préparer un événement (défilé de mode, dîner…) ou une animation en boutique.

Lorsque j’ai débuté, j’ai hésité à exercer sous mon nom, ou à inventer un nom de marque distinctif, évoquant mon activité. La Plumographe est un néologisme, un mot inventé. Il associé la plume de la calligraphie au pinceau du graphiste. Une plume c’est délicat, léger, enveloppant. Il était important pour moi que ce nom de marque évoque les arts graphiques, et qu’il soit féminin. Mon univers est doux, poétique, avec un twist rock. Il touche majoritairement les femmes, mais aussi la sensibilité des hommes.

Chez La Plumographe, tout est « handmade with amour » car je suis une passionnée, je me donne à 200% quand j’entreprends quelque chose. Je propose des mots d’amour, pour tous les jours.

Parle-nous de ton parcours : pourquoi et comment as-tu choisi l’aventure entrepreneuriale et la calligraphie ?

Je suis lyonnaise, diplômée de l’Ecole Nationale des Beaux-arts de Lyon, spécialisée en Art & Communication. Je suis venue à Paris, par amour, et pour terminer mes études aussi. En effet, après les Beaux-Arts, j’ai poursuivi avec une maîtrise en Histoire de l’Art Moderne, à La Sorbonne.

Mon amour du bel objet et des savoir-faire artisanaux est la colonne vertébrale de tout mon parcours. Après mes études, j’ai fait des petits jobs dans le milieu de la culture puis dans le luxe. J’ai rapidement rejoint la Maison Dior Couture où je suis restée 11 ans, et c’est là que j’ai tout appris : les codes du milieu, son exigence, son excellence, son sens du détail.

Entre temps, je me suis mariée et je suis devenue maman, puis j’ai divorcé. Trois ans plus tard, je quittais Dior. J’ai pris un peu de temps pour réfléchir à l’orientation que j’allais donner à ma vie, et j’ai tenté l’entrepreneuriat. Mais ce n’était pas le moment, je n’étais pas prête.

Puis j’ai alors rejoint la Maison Cartier pour laquelle j’étais souvent en déplacement, dans les coulisses de la création aussi, dans les ateliers et les manufactures. Comme chez Dior, j’étais passionnée par mon job.

Mais un jour, j’ai craqué.

Après avoir passé pas loin de 20 ans dans l’univers du luxe, côtoyé des gens formidables, passionnés, et d’autres plus cruels, j’ai fait un burn-out. Je pense qu’à ce jour, c’est l’épreuve la plus difficile à laquelle j’ai été confrontée.

Durant ma période de convalescence, j’ai compris que je ne pourrai pas retourner travailler en entreprise, en tous cas, plus dans les conditions que j’avais connues. Le dessin et la calligraphie m’ont aidée à refaire surface. Mes crayons ont toujours été mes meilleurs alliés pour supporter les difficultés !

Je me suis mise à mon compte début 2019. Je proposais alors uniquement des prestations de service aux entreprises : calligraphie événementielle, création de logo et identité graphique, monogramme, prestation live en boutique, décoration de vitrine.

Et puis la pandémie a stoppé net les missions liées à l’événementiel. Puisque je songeais déjà depuis le début à lancer une ligne de papeterie, j’ai pensé que c’était le moment de proposer des affiches mais aussi des cartes pour créer du lien, on en a tellement besoin !

Du coup, mon activité de calligraphe est partagée entre ma ligne de papeterie dont je fais la promo sur Instagram, et mes missions pour les professionnels. J’envisage aussi de donner des cours de calligraphie.

Quelles sont aujourd’hui les satisfactions que tu rencontres dans ta vie d’entrepreneuse calligraphe ? Et les difficultés ?

Même si ce n’est pas évident tous les jours, être pleinement autonome est une grande satisfaction. Gérer ses créations, son propre site internet, sa communication sur les réseaux sociaux, les clients, les commandes, les emballages, les expéditions, la comptabilité…. tout cela est très formateur. Lorsque l’on se met à son compte et que l’on travaille seule, on porte plusieurs casquettes. On ne s’ennuie jamais et on apprend tous les jours, souvent sur le tas.

Côté difficultés, compte-tenu du contexte sanitaire actuel, certains jours je me sens un peu seule. Et il est important de ne pas rester avec ses interrogations.

Si c’était à refaire, que changerais-tu (ou non) ?

Parfois je me demande si j’en serais là, si je n’avais pas divorcé ou fait ce burn-out. Je crois que ces épreuves m’ont forgée et permis de prendre de la maturité.

C’est une rencontre opportune qui m’a permis de me lancer. Une cliente que j’ai rencontrée à un stage de calligraphie et qui m’a dit “Je travaille avec des Maisons de luxe, tu viens du luxe, j’ai besoin de toi, tu as les codes du milieu”. Un mois plus tard, je réalisais pour elle ma première mission. J’ai travaillé exclusivement pour elle, car elle me passait beaucoup de commandes. C’était super, j’ai adoré cette collaboration, mais dépendre d’un seul client n’est pas une bonne chose. Quand elle a mis la clé sous la porte, j’ai dû me mettre à prospecter, étape essentielle que j’avais éludée, et qui est loin d’être évidente.

Sinon j’aurais aimé te rencontrer Sandrine, au moment où j’ai commencé afin d’être accompagnée dans le développement de marque (j’aurais peut être moins tâtonné et su plus vite où aller). Ton aide précieuse et celle d’une autre coach m’ont permis d’éclaircir mon projet !


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