L’épuisement professionnel ou le burn-out de l’entrepreneuse. C’est la thématique que j’ai choisi de traiter toute cette semaine sur mon compte Instagram. Et parce qu’elle a suscité de nombreuses réactions, j’ai eu envie d’aller plus loin ici sur ce blog.
Tout a commencé par une newsletter. Celle d’Élodie Bougeois, illustratrice et designer de motifs.
Dans son édition du 24 mars, elle raconte l’épuisement professionnel qu’elle a vécu en 2022. Qui l’a amenée à faire une pause salutaire. Puis à faire bifurquer son activité dans une nouvelle direction.
“Une fois que le mot « burn out » a commencé à être posé sur mon état, écrit-elle, j’ai encore eu quelques semaine à lutter. Parce que oui un burn out quand tu es salarié, c’est un état reconnu. Tu vas chez le médecin, tu as un arrêt maladie et tout le monde est au courant (tes employeurs, tes proches, etc…). Moi en tant que maman et entrepreneure, ça ne s’est pas passé comme ça. J’ai cru que c’était mon déménagement, le temps de se réadapter, et puis un moment de flop dans les finances. En réalité, c’était à la fois tout ça et à la fois bien plus.”
Ces mots ont résonné fort pour moi, et j’ai eu envie de les partager aux personnes qui me suivent sur Instagram. D’abord parce qu’ils font écho à d’autres mots, venant d’autres entrepreneuses.
Certaines ont annoncé publiquement vouloir faire une pause, notamment dans leurs réseaux sociaux. D’autres me confient en privé les difficultés et la fatigue qui en découle.
Mais ces mots entraient aussi en résonance avec ma propre situation et mes propres réflexions. En fin d’année, j’avais déjà évoqué le stress et l’épuisement ressenti en 2022.
Ces dernières semaines, je dois passer beaucoup de temps avec ma fille, en raison de ses problèmes de santé. Et, plus que jamais, je ressens le besoin de ralentir mon rythme, de retrouver du temps, de l’énergie, de la créativité, pour laisser doucement émerger une nouvelle direction pour mon activité…
Réflexions et témoignages sur le burn-out de l’entrepreneuse
Pour toutes ces raisons, j’ai eu envie d’interroger ma communauté sur Instagram pour connaître son ressenti sur la thématique de l’épuisement professionnel des entrepreneuses.
Voici les principaux points que j’ai retenus des témoignages et réactions, particulièrement nourris :
- L’entrepreneuriat est d’abord vu comme permettant plus de flexibilité, de liberté pour organiser son temps, choisir son rythme de travail. Il génère moins de sentiment d’exploitation et moins de stress. Un point très positif donc !
- Cependant, la nécessité d’e développer et ‘entretenir en permanence sa visibilité (sur les réseaux sociaux, sur des salons…) est une source importante d’épuisement. Et s’ajoute au rôle négatif, de plus en plus dénoncé, de ces plateformes pour la santé mentale des utilisateurs
- Il ne faut pas oublier qu’avoir une activité passion et à son compte peut aussi se traduire par : toujours plus d’idées, plus de projets à faire avancer, quitte à sacrifier les pauses, les amis etc.
- Au-delà de ce principe de plaisir, la nécessité de faire entrer de l’argent et l’inquiétude financière qui en découle, ajoute au stress. Et peut même générer de la culpabilité quand on a quitté un job mieux payé et que l’on s’est engagé à contribuer aux dépenses du couple ou de la famille.
- Dans ces conditions, reprendre un job salarié à côté de son activité indépendante est d’ailleurs une piste pour retrouver de la sérénité…
- D’autres facteurs interviennent dans le burn-out de l’entrepreneuse. Notamment les angoisses liées au contexte actuel. Par exemple, la peur et la fatigue engendrées par à la pandémie, l’éco-anxiété, les incertitudes liées à la guerre en Ukraine et à l’inflation..
- Auxquelles peuvent s’ajouter des difficultés personnelles ou familiales soudaines (maladie, deuil, licenciement, séparation…)
Quelles ressources pour prévenir l’épuisement de l’entrepreneuse ?
Il me semble que la première action à mettre en place lorsque l’épuisement se fait sentir est de demander de l’aide. Oui mais à qui ?
Une entrepreneuses a écrit : « Pendant toute la période, j’avais l’impression que personne ne me comprenait. Je ne voulais pas me confier à mon conjoint, car il était déjà inquiet que je n’y arrive pas ».
Une autre m’a dit : « À qui est-ce que je peux dire que je n’en peux plus ».
Ajoutant qu’oser dire qu’une activité qu’on a choisie est génératrice de stress voire de souffrance est compliqué. Surtout s’il s’agit d’un side-project, une activité complémentaire qu’on a délibérément décidé d’ajouter à son job salarié.
En préparant cet article, j’ai par ailleurs découvert que les femmes ont plus de mal que les hommes à oser demander un report de deadline si elles manquent de temps pour accomplir une mission…
Je connais bien cette fâcheuse tendance. Je suis en effet championne pour éviter de solliciter mon entourage personnel ou professionnel lorsque je me sens en difficulté.
C’est, malgré tout, une habitude que je questionne et que je revisite avec la thérapeute que je vois une fois par mois depuis l’automne 2022. Et je fais des progrès !
Oser admettre puis exprimer que l’on est en difficulté. Oser demander de l’aide, de son entourage proche ou auprès d’un professionnel. C’est, me semble-t-il, le premier pas vers la guérison.
D’où l’importance, aussi, de rendre visible cette thématique et de l’aborder entre entrepreneuses.
Pour aller plus loin
Quelques liens complémentaires :
Comment éviter le burn-out en tant qu’entrepreneur ?
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