Voici quelques jours, j’ai enfin pris le temps d’aller à la rencontre de Pauline et de son espace inédit à Lyon: le Textile Lab, un fablab consacré à la création et l’innovation textile. Elle nous parle de son parcours, du lieu qu’elle anime mais aussi de la campagne de crowdfunding qu’elle vient de lancer pour équiper le Lab de nouvelles machines!
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Bonjour Pauline, qu’est-ce que le Textile Lab? Comment ce projet est-il né?
Le Textile Lab, c’est un fablab, un espace de travail et de production partagé, dédié à la création et à l’innovation textile en plein coeur de Lyon. Le projet est né pendant ma grossesse. A l’époque je m’étais installée pour travailler au sein du fablab Youfactory, à Villeurbanne (69), et en parallèle de mon activité de graphiste, j’avais monté une petite marque de bijoux et accessoires. Je trouvais génial de pouvoir transformer mes créations graphiques et motifs en objets tangibles. Au même moment, j’ai découvert les machines à tricoter et la possibilité de les « hacker » assez simplement pour les relier à son ordinateur. Petit à petit, l’idée de créer un fablab dédié au textile s’est mise à me démanger!
Dans un premier temps, j’ai creusé l’idée d’adosser mon projet à un fablab existant. Mais cela ne convenait pas: trop cher et trop excentré. Finalement, j’ai opté pour ouvrir mon propre espace, qui serait à la fois mon lieu de travail et d’expérimentation autour du textile, et un atelier collaboratif. J’ai sondé une centaine de créatrices que je connaissais, pour savoir si elles seraient intéressées par cette offre et connaître le budget qu’elles pourraient y consacrer. Une quarantaine a répondu de manière enthousiaste, ce qui m’a encouragé à concrétiser le projet.
J’ai eu la chance de trouver cette ancienne galerie d’art que le locataire n’exploitait plus et dont j’ai pu reprendre le bail.
Le Textile Lab a ouvert ses portes en octobre 2018. Ma priorité était de trouver les 5 personnes qui occupent les postes de résident. J’ai eu la chance d’être tout de suite suivie par une créatrice de renom et d’expérience, Mathilde Alexandre, la fondatrice de la marque Mademoiselle Dimanche, qui se lance désormais dans une activité de conseil en conception graphique, impression et matériaux. Mais aussi par l’artiste plasticienne Lucia Javicoli ou encore Emilie Berthon, directrice artistique et fondatrice d’une agence d’inspiration.
Aujourd’hui le Lab propose donc 5 postes de résidents (à temps plein, avec un bureau fixe et un engagement minimum de 3 mois), 10 créneaux d’adhérents nomades (qui viennent un jour fixe par semaine) et accueille des utilisateurs ponctuels, qui viennent à la carte. Le tout avec des tarifs pensés pour être accessibles au plus grand nombre: par exemple, 180€ par mois pour un poste de résident.
Après une formation, ils peuvent en tout indépendance utiliser les machines présentes: une brodeuse numérique, une piqueuse industrielle point droit (bientôt rejointe par une deuxième qui fera le point zigzag), une surjeteuse, 4 machines à coudre familiales et enfin 3 machines à tricoter dont 2 numériques.
Depuis le mois de janvier 2019, je propose également un programme d’événements: des ateliers créatifs, des apéros thématiques et bien sûr des formations sur l’utilisation des différentes machines.
Raconte-nous ton parcours: comment es-tu devenue entrepreneuse?
Dès le collège, j’étais intéressée par les Arts appliqués: j’hésitais entre devenir styliste, décoratrice d’intérieur, graphiste… J’ai quand même passé un bac S pour rassurer mes parents puis j’ai intégré une école de communication visuelle à Aix en Provence.
Dès le départ, je souhaitais travailler en indépendante. De plus, quand j’ai été diplômée, en 2008, le marché de l’emploi était très compliqué, encore plus pour les graphistes. Drômoise d’origine, je me suis alors installée à Lyon: j’ai eu assez rapidement des propositions d’agences pour travailler sous statut freelance. Au bout d’un an, j’ai suivi mon conjoint de l’époque pour m’installer dans les Gorges du Verdon. Comme j’avais toujours travaillé à distance avec mes clients, cela ne posait pas de problème particulier.
En 2011, j’ai décidé de revenir à Lyon, mais je souhaitais d’abord trouver mon lieu de travail avant de choisir mon lieu de vie. J’ai démarché différents bureaux partagés. C’est comme cela que j’ai découvert le projet de l’Atelier des médias, qui se lançait. J’y suis restée plusieurs années, j’ai même été trésorière de l’association, ce qui m’a permis de me familiariser avec la gestion d’un coworking.
Cette période m’a vraiment permis de booster ma carrière, de rencontrer de nombreux professionnels, dont un autre graphiste avec lequel j’ai décidé de collaborer plus étroitement en fondant un collectif. C’est pour pouvoir travailler à plusieurs, dans un espace plus adapté, que je me suis installée chez Youfactory à Villeurbanne. Vous connaissez la suite!
Pour l’instant, je conserve mon activité de graphiste, mais à terme je souhaite me consacrer à 100% au Textile Lab et à la recherche et l’expérimentation autour du textile.
Comment cette nouvelle année s’annonce-t-elle pour le Textile Lab? Quels sont les projets et les nouveautés?
Cette rentrée s’annonce riche pour le Textile Lab! Tout d’abord, après avoir participé ce printemps à un bootcamp d’une semaine de la Fabricademy, j’ai décidé de devenir partenaire de leur formation pour approfondir mes connaissances en matière de textiles, fabrication digitale et biologie, et comment tout cela peut s’imbriquer aujourd’hui dans un lieu comme le Textile Lab. A partir de fin septembre, je serai un des lieux (un « node ») dans lequel les inscrits pourront venir suivre le cours hebdomadaire et réaliser les exercices demandés.
Mais le plus gros projet, c’est la campagne de crowdfunding que j’ai lancée le 28 août et qui se termine le 19 septembre. L’objectif est est d’agrandir le parc machine du Lab, en faisant l’acquisition de nouveaux outils numériques. Ceux-ci ne sont pas directement liés au textile mais permettent d’innover, imaginer très librement. Il s’agit d’abord d’une machine 3D multifonction (impression 3D, découpe laser et fraisage numérique). Si le deuxième palier est atteint, il nous permettra d’acquérir aussi une machine spécialisée dans la découpe laser. Et enfin, avec le 3ème palier, on s’équipera en plus d’une imprimante textile!
Pour récompenser les contributeurs, j’ai imaginé des contreparties adaptées à nos différents publics. Pour les particulier, les résidentes et moi-même avons créé une collection d’illustrations brodées. Vous pourrez la découvrir, ainsi que les créations d’autres artistes, lors de l’exposition Le cabinet de curiosités, qui ouvre ses portes bientôt!
Et si vous êtes une créatrice et souhaitez découvrir le Textile Lab et développer vos compétences, vous pourrez bénéficier d’ateliers créatifs ou d’heures de formation et d’utilisation des machines!
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